Mobilisation dans l’éducation : ce n’est pas de l’uniforme ou du Service National Universel dont nous avons besoin, mais de moyens pour nos écoles

La mobilisation dans l’éducation aura été forte en ce jeudi 1er février, à l’échelon local comme national. La FSU annonce 50% d’enseignants grévistes dans le primaire et le secondaire, un niveau rarement atteint en-dehors des grands mouvements interpro. C’est le symbole de la colère profonde qui traverse le monde enseignant. En Haute-Savoie, une manifestation s’est déroulée à Annecy qui a rassemblé environ 400 à 500 personnes. Des enseignants de tout le département étaient présents, ainsi qu’un cortège lycéen bien fourni. Le matin, les élèves du lycée Gabriel Fauré d’Annecy ont bloqué leur établissement pour dénoncer leurs conditions d’étude et les mesures iniques du gouvernement, Service National Universel (SNU) et Parcoursup en tête. Les communistes du département étaient aujourd’hui mobilisés et dans la rue pour défendre le service public d’éducation. Nos camarades de la JC ont été particulièrement actifs dans les lycées pour organiser la lutte.

Après des décennies de sous-investissement, de refus de revalorisation salariale et de réformes toutes plus destructrices les unes que les autres, la situation de l’enseignement public est aujourd’hui plus que préoccupante. Des milliers de postes ne sont pas pourvus au concours, les effectifs dans les classes continuent d’exploser, les heures allouées par le ministère et les rectorats ne cessent de diminuer, la réforme Blanquer a profondément déstabilisé le lycée, l’état du bâti est déplorable… la liste est malheureusement longue. Il faut donc aujourd’hui un plan massif d’investissement dans l’enseignement public.

Face à cette colère, le gouvernement répond par des manœuvres rétrogrades, autoritaires et hypocrites !

Les derniers discours de Macron et d’Attal (pourtant respectivement le plus jeune président et le plus jeune premier ministre de la Ve République) ont planté le décor. Plutôt qu’une revalorisation salariale, des uniformes ! Plutôt que des heures supplémentaires d’enseignement, le SNU ! Plutôt qu’une amélioration des conditions de travail et d’étude, des travaux d’intérêts éducatifs.

Le discours de politique générale du premier ministre Attal sentait la naphtaline à plein nez. La dérive pseudo-disciplinaire du pouvoir va de pair avec la destruction méthodique de l’enseignement public, de l’acquisition des savoirs, de l’esprit critique, des vocations professionnelles. La jeunesse du pays est considérée comme un danger qu’il faut mater à grand coût d’uniformes, de morale prête à penser.

Ces propos et cette conception de l’éducation sont graves et ne peuvent que nous inquiéter. Aujourd’hui, le macronisme fait le choix délibéré d’adopter le discours et les mesures de la droite extrême voire de l’extrême droite.

Communistes, nous sommes clairs, la jeunesse et les enseignants du pays n’ont pas besoin de ces mesures d’encadrement (pour ne pas dire d’embrigadement) mais de moyens pour pouvoir étudier, pour pouvoir travailler. Le rôle de l’enseignement public est de fournir à tous la possibilité de s’émanciper par les savoirs et cela nécessite des moyens. La mobilisation réussie du jour est un premier pas qui en appelle d’autres.

 

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