L'ANACR se bat pour commémorer la rafle des Jeunes Communistes d'Annecy en mars 1944

L'ANACR se bat pour commémorer la rafle des Jeunes Communistes d'Annecy en mars 1944

Extrait de la brochure Les communistes de Haute-Savoie dans la Résistance (septembre 1994)
LES JEUNES DE LA PRAIRIE
La Prairie, c'est un quartier du sud d'Annecy, presque au pied du Semnoz ... Quelques gros immeubles récents, beaucoup de petites maisons qui rappellent ce qu'il était avant guerre : un quartier populaire, les trois quarts d'immigrés, la plupart antifascistes italiens. C'est là encore que se retrouvaient souvent les responsables du parti, par exemple chez Jules Lallaz, le typographe. Il n'est pas étonnant que la Jeunesse Communiste s'y soit fortement implantée en septembre 1943. Ils furent vite 25. Dix avaient moins de 18 ans- organisés en triangles, diffusant les tracts, la propagande de la
Résistance, distribuant des tickets d'alimentation, se procurant des armes car ils avaient rejoint la compagnie sédentaire FTPF. "Un jour, raconte Bassan, j'ai sorti un fusil Lebel de la ville. Heureusement, je n'ai pas rencontré de patrouille, car la forme du paquet ne pouvait tromper personne !"

Mais les hommes de la collaboration ont promis de fortes primes à ceux qui livreraient des communistes. Un du groupe, réduit au chômage, va trahir pour la prime. Il se présente aux Marquisats. La Milice le dirige sur le SPAC (Service de Police Anti-Communiste) installé à l'Intendance. Il dénonce son responsable chez qui les policiers trouvent une liste. En un temps record, les 25 sont arrêtés, y compris le dénonciateur qui d'ailleurs ne touchera pas le prix de sa trahison.
À l'Intendance, au secret durant un mois, ils verront arriver Buhlman et Dujourd'hui. Ce dernier, les reins brisés par les tortionnaires, agonise toute la nuit de Pâques ... Cladé, responsable du PCF d'Annecy, est évanoui dans un couloir. Fin avril, un train spécial emmène les prisonniers à Lyon.
Les moins de 18 ans sont mis à part. Le 29 mai, Lyon est bombardé. Les 800 prisonniers en profitent pour se révolter mais les mitrailleuses des GMR de Vichy empêcheront leur liberté. Quant aux centaines de "droits communs" de la prison, ils n'ont pas bougé . . . Le 29 juin. les résistants partent pour Dachau. Sur les 25 JC, 10 reviendront.

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