Publié le 25 juin 2025
Vendredi 13 juin, deux jours, avant le sixième tour des pourparlers entre les États-Unis et la République Islamique d’Iran, l’État d’Israël lance une offensive de grande ampleur contre ce pays.
Cette opération baptisée « Rising lion » a éliminé des hauts gradés de l’armée, des Gardiens de la Révolution et leurs responsables, des scientifiques liés au programme nucléaire civil iranien et des responsables politiques. Les frappes touchent des sites militaires, mais aussi les infrastructures civiles ainsi que l’appareil productif iranien. Des centaines de morts sont à déplorer. Le non-respect des engagements pris sur le nucléaire par Téhéran ne justifie pas une telle guerre. Les répliques iraniennes n’ont pas tardé : de nombreux bombardements ont frappé les villes et les civils israéliens faisant plusieurs dizaines de victimes. Ces attaques touchent le peuple en Iran et met aussi en danger le peuple israélien et les peuples de la région.
Dimanche 22, en bombardant trois sites nucléaires de Fordo, Natanz et Isfahan, les États-Unis sont officiellement entrés en guerre contre l’Iran aux côtés du gouvernement d’extrême droite de Netanyahou.
L’absence d’une condamnation ferme de la France et de l’UE de ces offensives israélienne et états-unienne, menées en violation flagrante du droit international, signe le soutien et leur soumission aux visées impérialistes des États-Unis. Ceux-ci ont donné leur aval à Benyamin Netanyahou pour déclencher les bombardements. Ils cherchent à réaliser leur projet impérialiste de remodelage du Moyen-Orient. Netanyahou prétend se poser en gendarme de la région avec le soutien des États-Unis de Donald Trump.
Projet dénoncé clairement dans le communiqué conjoint du Parti Toudeh d’Iran et du Parti Communiste israélien : « Les crimes du gouvernement réactionnaire de droite de Benyamin Netanyahou à Gaza et en Cisjordanie, [...] soutenus par l’impérialisme US, britannique et leurs alliés de l’Union européenne, ont [...] donné un feu vert au gouvernement israélien pour des agressions supplémentaires contre les pays de la région, dans le but de redessiner la carte du Moyen-Orient selon les objectifs stratégiques de l’impérialisme américain. » [...] « Israël et les États-Unis, après avoir affaibli l’Irak, la Libye et la Syrie, sont maintenant déterminés à porter atteinte à l’indépendance et à la souveraineté de l’Iran. Ces deux gouvernements ne cesseront leurs efforts que lorsque tous les régimes de la région seront contraints à obéir au projet unique de l’impérialisme et de la domination au Moyen-Orient - un projet dont l’objectif est de réprimer les aspirations et la volonté des peuples et leur droit à déterminer leur propre destin. »
Les ambitions impérialistes qui s’affichent dans le contexte des recompositions des rapports de forces mondiaux et régionaux foulent aux pieds la charte des Nations unies et le droit international. Elles n’ont aucune considération pour les intérêts des peuples.
Par ailleurs, Netanyahou cherche à se maintenir au pouvoir, alors que les contestations se faisaient de plus en plus fortes en Israël même à poursuivre les attaques à Gaza et les territoires occupés, à empêcher la reconnaissance de l’État de Palestine et parachever ce qu’il a entamé avec les attaques au Liban et en Syrie.
Certains considèrent que cette guerre “préventive” permettra au peuple iranien de se libérer d’un régime tyrannique alors que l’ingérence étrangère n’a libéré aucun peuple. L’Irak en est un exemple.
Les communistes sont à l’initiative pour bâtir la paix, dans la défense de l’intérêt des peuples de la région, en prônant l’arrêt immédiat des hostilités et le respect du droit international. Ils sont la seule force politique à être capable de travailler ensemble pour la paix, comme le montre la déclaration commune entre communistes israéliens et iraniens.
À l’image de leurs camarades de la région, les communistes français suivent la boussole qui a toujours été la leur : la paix par le respect du droit international qui garantit l’intérêt des peuples pour qui les conséquences des politiques de force seront néfastes.
De la même manière, ces évènements exigent de renforcer notre solidarité envers les communistes israéliens et la coalition Hadash, alors que les députés communistes sont sous la menace d’une nouvelle exclusion de la Knesset, et avec les mouvements pour la paix qui s’expriment en Israël. Le peuple israélien est victime des politiques du gouvernement de Netanyahou qui cherche à renforcer son emprise sur l’appareil d’État.
Ces évènements exigent aussi de renforcer notre combat pour les droits souverains du peuple palestinien, qui subit les politiques génocidaires, la colonisation et l’apartheid dans les territoires occupés. La reconnaissance de l’État de Palestine, aux côtés de l’État d’Israël, est une bataille centrale, dans la suite de la conférence commune PCF-OLP du 4 juin dernier et de la déclaration finale qui en est le résultat.
Voici la motion adoptée lors de notre dernière A.G. et envoyée au maire d'Annecy
Monsieur le maire,
vous avez été interpellé à plusieurs reprises pour avoir accepté de mettre le drapeau de l’Ukraine au fronton de la mairie et refusé celui de la Palestine, dont le peuple subit pourtant des affres indiscutables. Plusieurs manifestations, nous y avons participé, et une pétition qui rassemble près de 7000 signatures.
L’argument que vous aviez utilisé pour justifier ce « deux poids deux mesures » était que la France avait reconnu l’Ukraine et non la Palestine.
Depuis, les horreurs documentées sur le début de génocide a poussé la communauté internationale, dont la France, à se prononcer contre la guerre qui est menée au prétexte des horreurs du 7 octobre 2023. L’Assemblée Générale de l’ONU, la Cour Internationale de Justice et de multiples ONG dont Amnesty International ont condamné les actes inhumains commis. Emmanuel Macron lui-même a déclaré qu’il était temps de reconnaître la Palestine, avant de céder aux pressions de Trump et l’extrême-droite mondiale.
Cette capitulation en rase campagne déshonore notre pays qui avait su historiquement dire leur fait aux grandes puissances, la France se faisant applaudir à l’ONU notamment en 2003 en refusant la guerre de conquête de l’Irak.
Nous faisons appel à vous pour que le sursaut vienne d’en bas. Vous savez certainement que plus de 70 manifestations ont été organisées à Annecy, auxquelles nous avons naturellement participé. Il est temps que les élu.es relaient au sommet cette exigence de reconnaissance de la Palestine et du génocide qu’elle subit. Hélas, dire que demain risque d’être trop tard n’est pas une figure de style. L’Histoire jugera qui a laissé faire sans protester et qui s’est levé pour dénoncer le pire.
L’honneur de la gauche est d’être du bon côté de l’Histoire.
Nous comptons sur vous
Nous avons gagné qu'une banderole de soutien au peuple palestinien soit affichée à la mairie, cela montre que nos mobilisations sont utiles. Nous proposons donc une 75e manifestation mercredi 9 juillet à 18H et, sous réserve d'accord du Collectif pour la Libération de Georges Abdallah, un rassemblement la 16 juillet à 18H, la veille du rendu du jugement du recours du gouvernement contre sa libération. La lutte continue !