Hommage de Danielle Richard
Roland nous a quittés ; nous perdons un militant très engagé pour notre Parti, mais aussi, un ami
il est parti en ce joli mois de mai, le mois du temps des cerises, le mois des luttes.
Notre chagrin est immense ; nous nous sommes regroupés autour de lui pour honorer sa mémoire ; beaucoup de nos camarades sont aussi présents dans la salle ;
C’était un véritable combattant, infatigable, toujours prêt pour les luttes.
Au long des années, j’avais tissé des liens d’amitié avec Roland ; j’étais très impressionnée par son engagement politique et sa foi en l’humanité ; je me suis instruite à ses côtés : politique, poésie, littérature, philosophie, rien ne lui était étranger ; je lui suis très reconnaissante.
Il m’est dur de parler de Roland au passé, son passé qui nous oriente vers le présent, vers l’avenir, vers l’espoir d’un monde nouveau.
il fait partie de ces personnages qui traversent un siècle en le nourrissant.
Dans l’un de ses textes, il écrivait ’Je crois en l’histoire de l’humanité ‘.
Toujours son espoir en devenir ; il avait confiance en l’être humain, il avait confiance en nous.
Merci Roland, tu vas nous manquer,
Tu vas me manquer.
HOMMAGE DE L'IHS74
L’Institut CGT d’Histoire Sociale perd un de ses membres, mais aussi un camarade toujours actif dans le cadre de la rédaction de nos Cahiers.
Roland, syndiqué à la CGT de longue date, en soutien à son engage-ment politique, a rejoint l’Institut d’Histoire Sociale dans les années 2000, fortement sollicité par Guy Brassoud, secrétaire de l’époque.
Fort de son expérience et de son analyse économique, il a apporté le lien irremplaçable entre l’Histoire et l’Actualité, que ce soit par ses interventions lors de nos réunions, mais aussi par ses écrits de toute nature, ceci jusqu’à aujourd’hui… et même demain. En effet, pour illus-trer son travail, sachez qu’il avait déjà remis son texte pour la parution de notre prochain Cahier !
Sa participation se retrouve aussi dans un ouvrage collectif que nous allons bientôt éditer.
Par-delà ses qualités d’analyste et de rédacteur, Roland était aussi cette personne à l’écoute de chacun, qui savait partager des moments de convivialité, gommant toute différence d’âge entre les participants.
Ces quelques mots ne sont que le rappel modeste de ce que nous devons à Roland, d’autres ajouteront les différentes facettes de sa personnalité et de son parcours car ils méritent de ne pas être occultés.
Vous l’avez compris, le départ de Roland nous laisse orphelins et nous vient cette citation d’origine arabe : « personne n’est indispensable mais chacun est irremplaçable ».
IHS Mai 2025.
J’ai connu Roland sur le tard de sa vie et nous nous sommes rapide-ment liés d’une amitié sincère et réciproque. En dehors des réunions de travail militant, nous avions nos petits rendez-vous ponctuels. Roland s’intéressait à tout, alors nous parlions librement de tout, et naturellement surtout de nous… Roland avait gardé toute sa jeunesse d’esprit et je suis sûre que dans sa tête il parcourait encore avec vigueur le Mont d’Alaric ou les coteaux des Corbières… Je suis heureuse de l’avoir connu, et aujourd’hui c’est à cet éternel et élégant jeune homme que j’adresse un dernier au revoir.
Mireille.
Hommage pour la section d'Annecy et la fédération de Haute-Savoie du PCF 74
Militant de la Jeunesse communiste en 1944 et de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF) en 1946, Roland adhéra au PCF en janvier 1948 dans l’Aude. Cette année-là, il militait aussi au syndicat CGT finance.
Sa profession le conduisit à Rouen où il suivit une école de section et où il fut membre du comité de section communiste. Toujours adhérant au syndicat CGT finance après sa nomination à Annecy, il milita activement à la fédération communiste de Haute-Savoie dont il fut membre du comité à partir de 1968 et un des secrétaires de 1974 à 1990. Roland Farré fut aussi secrétaire départemental du Mouvement de la Paix en 1963.
Très engagé contre la guerre d'Algérie, il représentait le Parti lors d'une réunion préparant les accords d’Évian avec Camille Blanc, Maire d'Évian-les-Bains juste avant que ce dernier soit assassiné par l'OAS.
Engagé pendant des décennies à la Commission Économique du PCF, il a contribué aux côtés de Paul Boccara à en révolutionner les conceptions économiques.
Il a participé avec Antoine Casanova à la revue 'La pensée' ; il a écrit et fait beaucoup d’articles, de conférences, de formations, il a écrit des poèmes, des livres dont un sur son village natal Moux.
En Haute-Savoie, il avait fondé et animé les Amis de la Pensée, le Collectif Économie Culture au PCF, la Commission Économique locale... Une phrase de lui qui m’a marqué était « J’ai 80 ans et j’ai encore besoin d’étudier » : le proverbe dit que quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle, Roland avait une culture immense et la volonté de la partager. Nous lui devons notamment une conférence sur la Mésopotamie et la venue à l’I.U.T. d’Annecy de Paul Boccara.
Il était également administrateur de l'Institut d'Histoire Sociale de la CGT.
Je retiens de lui que, malgré les vicissitudes de la vie politique et l’époque pas vraiment rose dans laquelle nous nous trouvons, il a toujours fait preuve d’un optimisme total et avait un regard tourné vers l’avenir. Il croyait en la novation pour l’action révolutionnaire.
Il était encore militant actif du PCF ce 14 mai. Il m’avait téléphoné pour organiser le stand du Parti pour le rassemblement de Thorens-Glière et inviter à son 99e anniversaire… Car Roland était un bon vivant, qui n'oubliait jamais les moments conviviaux.
Fidèle lecteur de l'Humanité et d'Économie et Politique, il avait commandé le dernier livre de Fabien Roussel dont il souhaitait nous faire une présentation.
Roland, le grand livre de ton Histoire s’achève. Tu nous laisses la responsabilité de l’ouvrir largement pour le partager avec le plus grand nombre.
Mais je sais que tu nous demandes plus : ne pas pleurer le passé et continuer la construction de l’avenir pour lequel tu as consacré tant d’années de ta vie.
Cela ne sera pas aisé mais nous continuerons le combat, nous te le devons.
En conclusion, en mon nom propre et au nom du PCF tout entier, je te dirai juste « merci ».
Pierre Boukhalfa
Photo : Roland à sa dernière manif syndicale, en décembre 2024. Il avait dépassé les 98,5 ans. Il nous a quittés à 3 semaines de fêter ses 99 ans.
Faire-part du décès de Roland paru dans l'Humanité du mardi 20 mai page 20 : même l'Humanité l'a gratifié d'un 20 sur 20 et l'a placé tout en haut, à guache.