Action du 25 octobre 2025 + déclaration PCF

Action du 25 octobre 2025 + déclaration PCF

Déclaration lue par le PCF

Le « plan Trump », reflet des contradictions impérialistes états-uniennes

Pour comprendre l’ensemble des implications du « plan Trump », de son contenu comme de ses impasses graves, il faut se placer du point de vue de son principal concepteur : l’impérialisme états-unien tel qu’il se recompose actuellement et de ses contradictions nouvelles. L’impérialisme n’est pas un concept figé. Procédant des intérêts capitalistes, il évolue en fonction des recompositions et des contradictions de ses derniers.

 

Le soutien à l’État d’Israël est une constante des politiques de Washington. Il se compte en monnaie sonnante et trébuchante et en aide militaire. Cette dernière est actuellement régie par un accord cadre de 10 ans signé en 2016 par Barack Obama de livraisons d’armes américaines à Tel-Aviv à hauteur de 38 milliards de dollars. Cet accord a été prolongé jusqu’en 2028.

 

Il faut par ailleurs tenir compte de trois autres éléments qui introduisent des facteurs de tensions non pas dans le principe de ce soutien stratégique mais avec une partie de la politique de Netanyahou, tant le chaos provoqué par sa politique de guerre indispose d’autres partenaires de Washington dans la région :

 

L’impérialisme états-unien de l’ère Trump est avant tout un unilatéralisme, c’est-à-dire qu’il n’est en soi ni isolationniste, ni interventionniste. Il choisit donc ses modalités d’exercice en toute indépendance, avec un objectif final : la confrontation stratégique avec la Chine. Pour le Proche et Moyen-Orient, il souhaite donc garder le contrôle des circuits stratégiques, commerciaux et énergétiques, dont le gaz de Gaza, sur le « flanc ouest » chinois. Il ne veut donc pas, à ce stade, être entraîné dans une aventure militaire régionale qu’il ne contrôlerait pas. Il faut d’ailleurs également prendre en compte la montée d’un courant à l’extrême-droite US, y compris dans les secteurs évangélistes, critiquant les politiques du gouvernement israélien actuel qui risquent d’entraîner les États-Unis dans une guerre qu’ils n’auraient pas choisi.

 

Si le soutien à l’État d’Israël demeure stratégique, les relations avec les « partenaires » capitalistes clés dans la région sont aussi très importantes. Pour Trump, il faut donc mettre un terme aux pires initiatives régionales de Netanyahou quand celles-ci déstabilisent des relais clés des politiques états-uniennes : le Qatar, les Émirats, l’Arabie Saoudite. Les frappes israéliennes contre Doha ont été un tournant. L’absence de réaction immédiate des États-Unis a semé le trouble. Pour Trump, il fallait y remédier. Donc, en résumé, frapper l’Iran (qui demeure une cible de l’impérialisme US), la Syrie, le Liban, le Yémen... ne lui pose pas de problème. Mais frapper Doha, c’est autre chose. On a peu relevé que le « plan » pour Gaza s’est doublé d’un « executive order » de Trump édictant qu’une attaque contre le Qatar serait considérée comme une attaque contre les États-Unis. C’est également un message envoyé à l’Iran qui a frappé le Qatar en juin dernier. Cette mesure s’accompagne d’un accord signé le 16 septembre, par lequel l’Arabie Saoudite se place sous protection nucléaire pakistanaise.

 

Ces évolutions dictent celles de la conception du « Grand Moyen Orient ». Les États-Unis ont connu, depuis vingt ans, deux échecs à ce propos. Le premier est celui de l’interventionnisme militaire directe du temps de Bush et des néo-conservateurs (invasion de l’Irak en 2003, échec du « surge » d’Obama en 2009). Le second est celui des accords d’Abraham visant à conclure des accords entre certains gouvernements arabes et l’État d’Israël, en passant sur le dos des Palestiniens. Le génocide à Gaza et les projets d’expulsion de masse de Netanyahou rendent cela impossible aujourd’hui. Pour assurer potentiellement un nouveau type d’accord entre l’État d’Israël et certains gouvernements de la région, il faut mettre fin au génocide et aux projets d’épuration ethnique massive des Palestiniens de Gaza. Trump a dessiné les contours du « Grand Moyen Orient » de nouvelle génération lors de son discours à Riyad le 15 mai dernier : le Grand Moyen Orient se construira à coup de centaines de milliards de dollars et non d’interventions militaires directes. A cela s’ajoute une confusion avec ses propres intérêts personnels et familiaux. Jared Kushner, le gendre de Trump et promoteur du déplacement à Jérusalem de l’ambassade états-unienne, en violation totale du droit international, a investi dans le fonds souverain saoudien.

 

Le « plan Trump » est donc le reflet de l’ensemble de ces contradictions. Ce n’est évidemment pas un plan de paix. Aucune solution politique n’est apportée, et c’est là que nous voyons la permanence de la politique US. Le plus scandaleux réside dans l’instauration d’une nouvelle forme de mandat colonial sur Gaza, avec la participation de Tony Blair, premier ministre britannique (l’ancienne puissance mandataire), celui de la guerre en Irak en 2003 et l’ancien parrain du « Quartet » censé établir une feuille de route pour l’établissement d’un État de Palestine jamais mise en œuvre.

 

Or, une solution de paix juste et durable impose la construction d’un État de Palestine dans le cadre de la solution à deux États. C’est bien ce qu’ont souligné nos camarades communistes israéliens et palestiniens. Le PC israélien exige de reconnaître « le droit du peuple palestinien à l’autodétermination sur son territoire et l’OLP en tant que représentant légitime ». Le Parti Populaire Palestinien écrit qu’il faut « rejeter les conclusions et conditions politiques qui sapent l’essence de notre cause et de nos droits nationaux reconnus, au premier rang desquels figure l’état palestinien ». L’OLP exige la réunification des territoires palestiniens de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem Est dans un même cadre territorial et au sein d’institutions communes.

 

C’est bien le sens de la bataille du PCF pour la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien. Cela impose des sanctions contre le gouvernement israélien et de rompre les relations commerciales tant que le droit international n’est pas respecté. Après avoir reconnu l’État de Palestine, la France doit agir pour prendre elle-même des sanctions et constituer une coalition internationale d’États pour ce faire.

Seule une solution politique sur la base du droit international apportera la paix !

 

C’est dans cet objectif qu’il est nécessaire d’amplifier la mobilisation unitaire en France sur la base du succès que fut la manifestation du 21 septembre.

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