Une rentrée scolaire placée de nouveau sous le signe des pénuries

Vous retrouvererez ci-dessous un extrait de notre lettre ouverte envoyée à Madame Véronique Riotton, députée de la 1ère circonscription de Haute-Savoie.

Nous avons pris connaissance de vos propos tenus le mercredi 20 septembre à l’occasion d’une table ronde organisée à l’Assemblée Nationale sur le thème de la rentrée scolaire. Les syndicats enseignants y ont fait le constat d’une situation grave et incontestable en cette rentrée scolaire. Plutôt que des les écouter vous avez préféré, à l’image du ministre Attal, défendre l’indéfendable et nier toute réalité. Pire encore, vous avez été jusqu’à dire que si les enseignants rejetaient majoritairement le pacte c’étaient à cause des organisations syndicales qui faisaient pression sur eux. [...]

A écouter votre majorité, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Alors comment expliquez-vous que plus de 3 100 postes n’ont pas été pourvus aux concours de l’enseignement public cette année ? Comment expliquez-vous que, partout en France, des milliers et des milliers d’élèves n’ont pas d’enseignants depuis la rentrée ? S’il est impossible d’avoir des chiffres de la part du ministère ou des rectorats (et on comprend pourquoi), le SNES-FSU estime qu’il manquait à la rentrée au moins un enseignant dans la moitié des collèges et lycées du pays. La situation est tout aussi catastrophique dans le primaire.

Nous nous devons de vous alerter sur la situation locale qui est aggravée par les problèmes de vie chère. Partout dans le département, et donc dans votre circonscription, il manque des enseignants. Impossible de dire exactement combien car les chiffres ne sont pas rendus publics. Mais si vous voulez en avoir une idée, nous vous laissons vous rendre sur le site de Pôle Emploi où des dizaines d’annonces de recrutement de contractuels sont en ligne. [...]

Vous vous vantez d’avoir agi avec la mise en place du « pacte enseignant » à la rentrée. Il nous paraît bon de rappeler que ce pacte revient à une augmentation nette mensuelle de 95€ pour tous les professeurs et sans contrepartie. On est donc bien loin de la « revalorisation historique » annoncée par le ministre, surtout en ces temps d’inflation. Pour le reste, si les enseignants veulent plus, ils devront accepter de nouvelles missions. On en revient donc à la vieille doctrine sarkozyste du « travailler plus pour gagner plus » qui vous semble si chère. Mais savez-vous quel est le temps moyen de travail actuel d’un enseignant ? Il s’élève à 44h hebdomadaires dans le primaire et 42h dans le secondaire. La barque semble donc déjà bien chargée !

Seul un plan massif d’investissement dans l’éducation sera à même de régler les problèmes. Le PCF porte la revendication d’une revalorisation salariale d’ampleur, et sans contreparties, de tous les personnels de l’éducation nationale. Un effort de recrutement doit être effectué afin de diminuer les effectifs dans les classes. Enfin, il est essentiel de revenir sur toutes vos contre-réformes qui ont participé à la dégradation du service public, en particulier le « pacte enseignant » et la réforme Blanquer du lycée. En ces temps où votre majorité met sur la table des centaines de milliards d’euros pour l’armée et la guerre et ne cesse de faire des cadeaux au patronat, ne venez pas nous dire que les caisses de l’Etat sont vides.

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