Macron a décidé de placer la rentrée politique sous le signe des pires stratagèmes politiciens. Après le débat sur l’abaya, la tentative d’union nationale, place au référendum sur l’immigration ! C’est un nouvel écran de fumée destiné à éviter de parler des sujets qui fâchent. Quand l’inflation est au plus fort, que les salaires ne suivent pas et que les services publics sont dégradés comme jamais, ce sont des millions de travailleurs, étudiants et retraités qui basculent vers la misère. Voilà, pour nous communistes, la priorité de cette rentrée.
Depuis le début de l’année 2022 l’inflation cumulée tous produits confondus s’élève à 11%. C’est environ le double pour les produits alimentaires. Les prix de l’énergie ont explosé, que ce soit l’essence, le gaz ou encore l’électricité qui vient de connaître une nouvelle hausse de 10% cet été. Les salaires, pensions et minimas sociaux ne suivent pas, loin de là.
A entendre le gouvernement, cette inflation galopante serait une fatalité liée à des phénomènes extérieurs (la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique…). La réalité est bien différente. Une bonne partie de l’inflation est liée à un comportement opportuniste des grands groupes capitalistes qui profitent de la situation pour réaliser des profits sans précédents. Les seules entreprises du CAC40 ont réalisé en 2022 un profit cumulé de 150Mds€, un niveau jamais égalé. Total à quant à lui engrangé 20Mds€ de profit sur l’année. Quand on passe à la pompe, c’est l’actionnaire qu’on paye !
Il est plus qu’urgent d’agir. Nous portons la revendication d’une revalorisation générale des salaires au-dessus de l’inflation pour permettre à chacun de vivre dignement. Nous appelons aussi à la nationalisation des secteurs clés de l’économie pour mettre fin à ces comportements de prédation. Le secteur énergétique, par exemple, doit assurer la réponse aux besoins des travailleurs et de l’économie et non aux intérêts privés capitalistes.
Du côté de l’éducation, la rentrée a de nouveau été marquée par un manque massif d’enseignants. La faiblesse des rémunérations et la dégradation générale des conditions de travail en est la cause. Le nouveau ministre Attal a beau nier le problème, la réalité s’impose : des milliers d’élèves n’ont pas d’enseignants depuis la rentrée. En Haute-Savoie ce problème est particulièrement criant du fait de la vie chère.
Le constat est le même du côté de la santé. En Haute-Savoie pendant tout l’été une « régulation » a été mise en place pour accéder aux urgences. En d’autres termes, impossible de s’y rendre directement sans y avoir été orienté par le 15. C’est le résultat direct d’un manque massif de soignants. Si ce problème est national, il est une fois de plus particulièrement criant dans notre département. Pour aggraver encore un peu plus les choses, le gouvernement prévoit désormais de doubler les franchises médicales.
Les transports doivent aussi être une priorité, en particulier ici où les bouchons sont légion et la pollution dans les vallées un vrai problème. Le transport ferroviaire est une réponse. Nous appelons à la reconstruction d’un grand monopole public SNCF du rail et à de multiples investissements ferroviaires en Haute-Savoie.
Il est donc plus qu’urgent de lancer un plan d’investissement massif dans les services publics. Et qu’on ne vienne pas nous dire que les caisses de l’Etat sont vides quand le gouvernement vient de mettre 413Mds€ sur la table pour la nouvelle Loi de Programmation Militaire.